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Partie IV-Les poissons

Le sens prédominant des poissons de surface est la vue, cependant certains prédateurs nocturnes comme la murène utilisent beaucoup leur odorat.
Comme chez les mammifères, on constate que les poissons selon l’espèce ont une plus ou moins bonne vue, certains sont même aveugles.
L’aire optique des poissons occupe la plus grande partie du cerveau.

L’œil du poisson fonctionnant dans l’eau, il se pose le problème de la diffraction de la lumière. En effet, celle-ci en diminue la pénétration et ainsi que sa direction. La lumière provenant d’un objet apparaît alors peu brillante et est dispersée pour permettre aux poissons de voir nettement bien qu’ayant des yeux de même organisation que les autres groupes, les autres éléments qui constituent son œil ont des propriétés particulières :

-Sa pupille est à très large ouverture ce qui lui permet d’absorber une quantité importante de lumière.

-Sa lentille, le cristallin est sphérique permettant ainsi la convergence des rayons incidents au maximum. Il en résulte que les images se forment devant la rétine et donc que les poissons sont myopes, mais les images d’objets proches sont au point.

-Le cristallin est aussi indéformable, à la différence de l’œil humain qui a un cristallin qui se déforme sous la traction des muscles ciliaires. Ainsi chez les poissons pour que l’accommodation se fasse, il existe un muscle spécial le muscle lenticulaire qui permet au cristallin de se déplacer d’avant en arrière, ce procédé est identique à celui d’un appareil photographique où l’objectif en se déplaçant d’avant en arrière fait la mise au point.
Pour la vue à distance, le cristallin est tiré par ce muscle vers l’arrière, celui-ci se rapproche alors de la rétine. Et au contraire quand le muscle se relâche la lentille revient en avant, permettant une vue rapprochée.

-Le poisson ne possède pas de paupière à fermer, ni d’iris à diaphragmer, ce qui rend ses yeux très fragiles, une quantité trop importante de lumière peut lui brûler la rétine.
Cependant, celle-ci est recouverte d’une couche de cellules pigmentaires remplies de mélanine (un pigment qui colore et protège les tissus). On observe également un autre phénomène qui renforce cette protection. Lorsque la lumière est trop abondante, les bâtonnets migrent en profondeur tandis que les cônes restent à la surface et lorsqu’il y a peu de lumière, il se produit l’effet inverse, ce sont les cônes qui migrent en profondeur et les bâtonnets restent à la surface.

Les poissons aux mœurs diurnes voient en couleur. Leur rétine comprend 3 types de cônes sensibles aux radiations bleues, vertes et orangées.

Le champ visuel des poissons est assez large, on parle même de vision circulaire.

Le poisson le plus impressionnant en ce qui concerne la vision est sans aucun doute l’anableps du fait de sa polyvalence exceptionnelle, il dispose à la fois de la vue aérienne et sous-marine.
Ce poisson est aussi appelé le « quatre yeux », bien qu’il soit ainsi nommé, il n’en possède en réalité que 2. En effet chacun de ses yeux possède une pupille divisée en deux par des expansions latérales de l’iris. On distingue pour chaque œil la pupille ventrale et la pupille dorsale. De ce fait on pourrait croire qu’il en a 4 yeux.



Le cristallin est ovale à grand axe oblique, ce qui permet aux rayons lumineux provenant d’objets immergés de passer au niveau de la pupille ventrale et de traverser le cristallin selon le plus grand axe et enfin de converger sur la rétine dorsale.
Au contraire, les rayons lumineux provenant d’objets émergés sont réfractés par la cornée puis par le petit axe du cristallin et enfin de converger sur la rétine ventrale.
L’anableps ne possède pas de paupières pour assurer l’humidité de ses yeux, il lui suffit simplement de plonger régulièrement la tête sous l’eau.



L’anableps est un poisson de surface, son système visuel lui permet une surveillance accrue des prédateurs.

Les champions de la vision sous-marine sont incontestablement les mollusques céphalopodes tels que les seiches, les calamars, les pieuvres.
Le calamar notamment fait l’objet de l’émerveillement des scientifiques tant son œil est comparable à l’œil de l’homme.

Ces mollusques ont un système nerveux développé, un phénomène curieux pour des invertébrés lié à l’évolution. L’œil du calamar, de la poulpe et de la seiche possède une structure complexe avec une organisation semblable à celle des vertébrés.
Leur œil est entouré d’une capsule cartilagineuse, en forme de vésicule close. Il renferme une humeur vitrée. Il dispose d’une rétine constituée de cellules nerveuses. La rétine est pourvue de cellules sensorielles. Leurs fibres se rassemblent en un ganglion optique qui lui-même donne naissance à un nerf optique de petite taille, celui-ci conduit à un ganglion cérébroïde puis au cerveau.
Du côté opposé à la rétine, il y a une choroïde qui se dilate en un cristallin dont le fonctionnement est semblable à celui des vertébrés. Il possède également une sorte d’iris. Sa cornée est transparente mais à la différence de l’homme elle n’est pas complètement fermée et il y a donc de l’eau de mer dans sa chambre antérieure.

Toutes ces caractéristiques lui permettent d’avoir une représentation visuelle du monde semblable au nôtre.



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