L’œil des oiseaux a une structure d’ensemble semblable à celle des mammifères. Cependant quelques éléments diffèrent :
-la forme de leurs yeux n’est pas la même que chez les mammifères et les globes oculaires sont plus gros et occupent un volume du crâne plus important que chez les mammifères.
-ils possèdent un organe noir en forme de chenille appelé peigne se situant dans l’humeur vitrée à l’intérieur du globe oculaire ; ce dernier semblerait avoir un rôle dans la nutrition de la rétine qui n’est pas vascularisée donc qui n’est pas nourrie par le sang.
-les oiseaux possèdent trois paupières : une paupière inférieure, une paupière supérieure et une troisième paupière appelée membrane nictitante. Cette dernière balaie l’œil horizontalement et protège l’œil des poussières. Chez les rapaces nocturnes, elle est épaisse et translucide ; chez les oiseaux plongeurs elle est transparente, elle permet une meilleure vision aquatique avec un rôle de lentille correctrice.
La vision des oiseaux est comparable à celle des mammifères les plus doués comme l’homme et les primates. En certains points, elle dispose de caractéristiques supérieures :
-les oiseaux voient les couleurs, comme les humains ils sont trichromates. Ils sont sensibles au bleu, au vert et au rouge et à la différence de l’homme ils sont capables de voir les ultraviolets. On parle même de vision quadrichromatique.
Sur certains de leurs cônes il y a des gouttes lipidiques colorées rouges ou orangées que la lumière doit traverser avant de stimuler les zones contenant les pigments. Le rôle joué par ces gouttes est discuté, mais il semblerait qu’elles aient un rôle dans la vision des couleurs et amélioreraient les contrastes. Sur d’autres cônes sont présentes des gouttes lipidiques transparentes qui laissent passer les UV.
-la vision des oiseaux est très précise car l’œil est grand par rapport à la taille de l’oiseau
-leur champ de vision qui varie selon l’espèce, peut être bien supérieure au nôtre en raison d’une position latérale des yeux, c’est le cas des colombidés dont le champ de vision total peut faire 340°, ils peuvent donc voir en arrière.
-leur zone nette de vision, indiquée par le nombre de foveae jusqu’à deux chez les rapaces. Les oiseaux voient nettement sur 20% de leur champ de vision alors que l’homme voit nettement sur seulement 2,5 % de son champ de vision, ceci permet aux oiseaux d’avoir une vision panoramique plus étendue que la nôtre.
-leur acuité visuelle varie selon l’espèce, toutefois l’acuité des oiseaux de proies tels que les rapaces est la plus développée et serait 7 à 8 fois supérieure à celle de l’homme.
Pour bien montrer la qualité visuelle extraordinaire de certains oiseaux comme les rapaces, il est nécessaire de décrire la vision de l’aigle qui possède un atout particulier.
« Son œil ressemble à l’œil humain en modèle grand luxe ». L’aigle a un globe oculaire relativement gros et profond.
Sa rétine est pourvue de cône et de bâtonnets. Les cônes responsables de la vision diurne sont beaucoup plus importants que les bâtonnets (une caractéristique l’on retrouve chez les espèces diurnes).
Il a un cristallin qui est beaucoup plus éloigné de la rétine que chez les autres vertébrés, ce qui fait que les images projetées sur sa rétine sont agrandies. De plus ces images sont projetées sur une zone particulière de la rétine, la fovea temporale ou latérale, celle-ci est 3 fois plus riche en cellules visuelles en forme de cônes que celle des humains, qui lui permet de zoomer, agrandissant l’image de 4 à 8 fois. C’est cette zone de la rétine qui lui permet de capturer sa proie. L’aigle possède également une autre fovea, la fovea centrale qui lui permet de repérer sa proie.
Cette propriété d’un œil comportant deux foveae est une caractéristique propre aux rapaces.
Ses yeux sont en position frontale lui assurant un champ de vision binoculaire très large en revanche son champ de vision total est assez restreint.
Son angle de vision monoculaire est de 40° et sa vision binoculaire est de 270°.
Il a une vision trichromatique et est sensible aux ultraviolets.
Ainsi un aigle repère un lapin à 1,5 km alors qu’un humain ne verra qu’une vague tâche à 500 mètres. Cette comparaison illustre bien la qualité de l’acuité visuelle de l’aigle par rapport à la nôtre et celle-ci est d’ailleurs considérée comme la meilleure connue à ce jour.
Cependant l’aigle a son point faible ; il a besoin de beaucoup de lumière pour profiter de son optique de précision. Sa perception visuelle s’altère rapidement lorsque la luminosité diminue au point qu’il ne peut chasser qu’entre le lever et le coucher du soleil.
L’aigle est un prédateur, ses caractéristiques visuelles sont adaptées à la détection de proies à grande distance.